Avis au lecteur.

 

 

 

 

Ce livre ayant demandé un travail assez sérieux et tout autant considérable, nous entendons qu'il doit être pour le moins respecté.

S'il est aujourd'hui entre vos mains, il doit aussi l'être demain dans les mêmes conditions en d'autres.

Nous avons malheureusement constaté que les exemplaires manuscrits déposés à la mairie avaient cru bon devoir être glosés par la plume d'un pseudo-érudit. Glose par ailleurs prétentieuse, vaniteuse et sans intérêt, véritable outrage à la mémoire de l'abbé Pitois.

Nous ne pouvons tolérer de tels agissements, de même que nous n'avons pu admettre les arabesques iconoclastes qui ont souillé un temps les murs de l'église.

Vous avez des questions à poser ? Vous avez des remarques à faire... Vous avez des informations complémentaires à nous livrer... C'est très bien. Toute information judicieuse, toute remarque pertinente seront les bienvenues et nous vous en remercions.

Un cahier supplémentaire allant dans cette intention sera mis à votre disposition. Cahier sur lequel chaque lecteur devra inscrire son nom et son adresse, la date de la consultation de l'ouvrage et ses remarques. Et non en marge du texte.

C'est une condition SINE QUA NON à toute autorisation de lecture qui ne pourra se faire que sur place. Toutefois la copie est autorisée.

 

Les rédacteurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abbé Jean-Baptiste PITOIS

 

 

 

 

 

_____

 

 

 

 

 

Notice sur la paroisse Saint Martin

 

de Lignières (Aube).

 

 

 

 

 

 

 

1860-1861

 

____

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Refonte intégrale des textes et transcription fidèle. Lignières 1998.

 

 

Préface

 

 

 

 

Le livre que vous avez entre les mains n'a pas la prétention d'être une œuvre originale sur "l'Histoire de la commune de Lignières". A notre connaissance, aucune véritable publication n'a été jusqu'ici imprimée sous ce titre.

Cependant, les amateurs d'Histoire Locale et Régionale, n'étaient pas sans savoir qu'au cours du siècle précédent, dans les années 1860, un curé de Lignières, l'abbé Jean-Baptiste Pitois, avait eu le même souci que celui qui nous anime aujourd'hui : faire connaître à ses concitoyens le passé de notre village et le transmettre aux générations à venir.

Ainsi, il nous laissa trois versions manuscrites d'un même texte, corrigeant l'une, enrichissant l'autre de détails nouveaux.

Les deux premières versions datent du mois de novembre 1860 et constituent les deux parties rassemblées en un seul volume déposé à la mairie de la commune.

La troisième version, datant de 1861, est la propriété personnelle d'un habitant du village, Monsieur Marcel Mathieu.

L'enthousiasme qui nous animait avant de découvrir ces textes allait bientôt faire place à une certaine déception : le temps et ses outrages étaient passés avant nous, certaines pages s'effritaient, certains passages presque effacés devenaient illisibles.

Nous primes conscience du problème qui se posait : si nous voulions que ces textes perdurent et ne tombent ni en poussière, ni dans l'oubli, si nous voulions que leur lecture soit encore accessible à tous dans les années à venir, il était urgent et impératif de les restituer sous une forme nouvelle.

C'est ce à quoi nous nous sommes alors appliqués. C'est la raison d'être de ce livre.

Par souci de rigueur historique, et ne voulant en aucun cas nous substituer au texte de l'auteur, nous avons suivi mot à mot les différentes versions et restitué scrupuleusement ce que la lecture nous enseignait.

Par contre nous avons privilégié les formes où la syntaxe était la meilleure et où le style était le plus élégant dans l'une ou l'autre des versions.

Certaines notes, en marge dans le texte primitif, ont été, tout en le signalant, intégrées dans le suivi du texte pour des raisons de commodité de composition.

D'autres notes - signalées "notes 1998" - sont celles des rédacteurs et s'adressent aux lecteurs d'aujourd'hui pour plus de clarté et de compréhension - (par exemple : "médecin juge" expression courante au XVIIIe et XIXe siècle, se voit explicité en "médecin légiste").

Certaines fautes d'orthographe d'usage, laissées ça et là par l'auteur dans le texte ont été corrigées. D'autres cependant n'avaient pas lieu de l'être : par exemple l'orthographe de certains mots de l'époque, qui était alors admise, ou encore la façon d'orthographier les noms propres ou autres noms de lieux géographiques. Ces mots sont alors suivis du terme "sic".

Enfin n'oublions pas que le texte émane d'un ecclésiastique. En plusieurs endroits - est-ce par pudeur ou par rigorisme - il a préféré dire tout bas ce qu'il pensait tout haut en employant la langue de Cicéron. Il va de soi, que nous nous sommes alors permis de traduire en français, l'expression latine employée dans le texte.

 

 

 

Notice 1860-1861.

 

 

Notice préliminaire.

Le travail renfermé dans ce livre est extrait des registres des curés de Lignières. Ces registres commencent en 1646 et finissent en 1792 époque où la commune s'en empare pour lui servir de registre d'état civil. Je me suis servi ensuite de ceux tenus par les maires de Lignières depuis 1792 et ensuite, de ceux qui ont été faits par les curés de la paroisse et qui commencent en 1822 pour ne plus s'interrompre jusqu'à aujourd'hui. Certains renseignements ne pouvant m'être fournis par les écrits, j'ai eu recours aux anciens du pays, je dois aussi plusieurs choses à l’obligeance de monsieur Golaudin notaire.

 

Lignières - Position topographique. La paroisse.

¬ Date de l'établissement.

Il n'existe absolument rien qui puisse faire connaître l'époque de l'établissement de la paroisse. Les archives qui remontent à 1646 font supposer par le chiffre des naissances et décès une population d'à peu près mille âmes à cette époque.

­ Circonscription.

Comme paroisse, Lignières était autrefois du diocèse de Langres, il est maintenant du diocèse de Troyes, du doyenné de Bar sur Seine et du canton de Chaource. Avant la révolution, il appartenait à la Champagne et lui servait de limite du côté de la Bourgogne. Il était de la Coutume de Troyes, du Bailliage d'Ervy et du Grenier à Sel de Saint Florentin. Depuis la nouvelle division de la France, il n'a pas cessé d'être du diocèse de Troyes ni du département de l'Aube, sur les confins duquel il est placé du côté de l'Yonne. Il est de l'arrondissement de Bar sur Seine et du Canton de Chaource. Au Nord il confine aux paroisses de Bernon et de Chessy ; à l'ouest à celle de Marolles ; au midi à celles de Roffey, Tronchoy et Molosmes et au levant à celle de Coussegrey. Il ne dépend de la paroisse ni fermes, ni hameaux.

® Population

D'après le recensement fait en mai 1861, la population s'élève à 574 personnes. Dont :

X 139 hommes mariés.

X 140 femmes mariées.

X 125 garçons.

X 121 filles.

X 6 hommes veufs.

X 43 femmes veuves.

Ce chiffre a faiblement varié depuis.

Sauf la maison de Monsieur Golaudin actuellement notaire, le pays ne possède aucune famille notable.

Il n'y a dans la paroisse aucune personne appartenant à un culte non catholique.

¯ Portes et fossés.

Ainsi qu'une foule d'autres pays, Lignères était autrefois entouré de murs. On voit encore aujourd'hui au Nord-Est du jardin de Cyrille Thiney les restes d'une ancienne tour et la tradition a conservé jusqu'à présent le nom des différentes portes de la ville. En effet il y avait la ville et les faubourgs. La ville avait à peu près la forme d'un parallélogramme allant du levant au couchant.

Ces portes étaient :

X La première, à l'Est, celle du Brisac dans la rue aux Godins entre le jardin de Gabriel Degris (en marge : Il y a aujourd'hui une maison et une cour à la place de ce jardin - 1862) et celui de monsieur Golaudin, les fondations en furent enlevées par monsieur Edme Laurent Golaudin.

X La seconde : La porte du moulin, au midi, dans la ruelle dite du Saint Esprit entre la maison de Louis Tissier et l'enclos des dames religieuses.

X La troisième aussi au midi : La porte de la maladrerie (aujourd'hui par corruption la maladière), un peu au-dessus de la chapelle du Saint Esprit. Les restes de cette porte ont été démolis par Alexis Trousselot qui a trouvé dans les fondations deux louis d'or du roi Jean II le bon. L'un de ces louis a été donné par monsieur Henri Golaudin à monsieur Jourdain d'Ervy et l'autre au musée de Troyes.

(Note 98 :Jean II le Bon (1319-1364), roi de France de 1350 à 1364).

X Quatrièmement à l'Ouest : La porte du Crot près la maison de monsieur Pierre Boulard à la naissance de la ruelle des Baillis. Derrière cette porte était le faubourg dit encore aujourd'hui le faubourg du bout de la ville.

X Cinquièmement enfin : La porte des Baillis près la maison de monsieur Gabriel Guyard à l'extrémité de la petite rue et à l'embranchement du chemin d'Ervy et de la ruelle des Baillis.

Le cadastre de 1831 constate encore quelques sections des fossés dits de fermeture du village. Ainsi au Sud de Lignières un chemin que l'on peut regarder comme l'emplacement des anciens fossés de fermeture. Ce chemin longeant entre le champ du Saint Esprit et les enclos du grand pré est interrompu à partir de la rue de la maladière. Il est indiqué comme traversant les enclos de Trousselot, Clocher, Patrois et autres, allant sortir à la porte du Crot, au bout de la ville, entre la maison Célestin Defert et celle de Pierre Boulard. De la il retourne au Nord en longeant la ruelle des Baillis jusqu'à l'enclos de Gabriel Guyard qu'il traverse. Ensuite il revient au levant en coupant les enclos situés entre la petite rue et la ruelle de Bernon et aboutit à la porte du Brisac. Il passait près de la tour indiquée plus haut dans le jardin de Cyrille Thiney et partant derrière le Château dont il sera parlé plus loin. A partir de la porte du Brisac, il traversait l'enclos actuel de M. Golaudin, la ruelle du Grand Puits, les enclos de Timothée Bourgoin et de Toussaint Bazarne et par la cour de ce dernier allait rejoindre la porte du moulin (voir le plan du cadastre de 1831).

 

Position géologique.

Lignières est placé aux confins des terrains jurassiques et crétacés. Le sol est argileux dans toute la partie Nord du finage. Les argiles forment généralement deux bancs - l'un supérieur, de terre jaune, l'autre inférieur de terre bleue. Entre ces deux couches qui existent partout où il n'y a pas eu dénudation ou érosion par l'effet des eaux, règne un lit important de sable, soit pur, soit mélangé d'une quantité plus ou moins grande d'oxyde de fer. C'est à dire que ce sable est ou blanc ou gris ou presque rouge. Ce dernier est assez rare, on en trouve toutefois en différentes places dans la partie nord-ouest de la contrée des Bruyères, il contient une foule de rognons ou morceaux de craie rouge.

Dans plusieurs endroits du finage, la terre végétale et l'argile jaune ayant été emportés par les eaux on trouve de suite la couche de sable, puis l'argile bleue. Dans d'autres le sable lui-même a été emporté, on ne trouve plus que cette argile bleue qui contient en différents endroits, entre autre dans la contrée des Bruyères, indiquée plus haut, une certaine quantité de marne argileuse et aussi un ou plusieurs bancs de pierres bleues coquillières.

La partie Sud, séparée de l'autre par une vallée comblée à moitié par une forte couche de pierres roulées, est généralement calcaire, on y trouve cependant quelques îlots d'argile.

Ce qui prouve que notre sol a été considérablement bouleversé à l'époque des différentes commotions qui ont amené les formations jurassiques et crétacées. En somme ces terrains sont très accidentés, ainsi à un kilomètre au Sud des bancs puissants de calcaire. Sous le village et dans toute la partie Nord un banc considérable d'argile bleue, dernière limite des grès verts, puis en allant au Nord-Ouest à quelques lieues d'ici des bancs énormes de craie blanche, appuyée sur les grès verts. Aussi sommes nous à un des points à peu près culminants du département de l'Aube. Les dépôts tant argileux que calcaires contiennent une masse de fossiles surtout de mollusques. Les argiles bleues renferment quelques débris de bois pétrifié, surtout du hêtre et des conifères ; une certaine quantité de gryphées appelées dans le pays : pieds de cheval. Un nombre incalculable d'ostrea (huîtres), de grande et petite dimension, des astartés, des térébratules, très variées et très nombreuses. Les pierres bleues ou coquillières sont entièrement composées d'ostrea et d'astartés. On y trouve aussi par place des ancilocéros, des diceras ariétina et des cidaris. Les terrains calcaires, contiennent outre les térébratules qui sont ordinairement petites, quelques pleurotomaires, des ammonites de toute grandeur. Un des morceaux les plus curieux parmi les fossiles de nos terrains est un fémur énorme de paléothérium, il a huit pouces de circonférence dans sa partie moyenne. Il fut trouvé en 1857 dans un ravin des Bruyères, par monsieur Golaudin et par moi, il est à moitié renfermé dans un moule de pierre à coquilles. Ce morceau est chez moi, ainsi que divers échantillons des autres fossiles relatés plus haut. Il a du être amené par les eaux, puis il a été enveloppé dans la pierre coquillière, lors de la formation de cette pierre.

 

Population, mœurs

Pendant le 17° et le 18° siècle la population était un peu plus forte qu'aujourd'hui car la moyenne des naissances qui n'est maintenant de 1851 à 1860 que de 12, était de 24 dans la seconde moitié du 17°.

(Note en marge : De 1701 à 1710 moyenne des naissances = 28

De 1751 à 1760 " " = 28,6 dixièmes

De 1801 à 1810 " " = 17).

(Note en marge : 1700 = 728 habitants.

1750 = 700 "

1800 = 587 " ( ? )).

Le recensement de 1825 constata encore une population de 700 (800) âmes ( ? ) ; mais depuis cette époque ce nombre alla toujours en décroissant. Deux causes ont contribué et continuent encore à diminuer la population. La première est le petit nombre d'enfants dans la majorité des familles. Système qui a commencé à prévaloir de 1825 à 1830 et va toujours croissant, car au petit nombre des naissances, il faut encore ajouter leur absence complète dans plusieurs maisons.

La seconde cause de cette diminution est dans l'émigration vers les grands centres et surtout vers Paris. Ce mal s'est particulièrement développé depuis la révolution de 1848, des années mauvaises qui vinrent ensuite ne firent que l'augmenter ; il est vrai qu'aujourd'hui 1860 (1861 dans le livre que possède Monsieur Marcel Mathieu), il semble un peu se ralentir, grâce à quelques années de bonnes récoltes.

Ce pays a toujours été essentiellement agricole. Le plus grand nombre des habitants a été et est celui des laboureurs. Viennent après les vignerons, mais en nombre restreint ; j'entends de vrais vignerons, car chacun ayant un peu de vigne, quelques uns seulement s'en occupent exclusivement. Quant aux travaux des bois, il se font un peu par tout le monde.

Nous trouvons peu de gens de métier ; pas même le stricte nécessaire pour les besoins du pays. Jamais la moindre production pour n'importe quel commerce, ce qui eut amené quelques capitaux au pays. Pourtant les éléments premiers se sont toujours offerts d'eux-mêmes aux habitants :

Ainsi par exemple la pierre pour les constructions ou les routes, le bois de chêne pour tant d'ouvrages et il est très bon, et l'argile pour la brique et la tuile.

Lignières qui commence à jouir d'une certaine aisance, était très pauvre autrefois. Le sol qui aujourd'hui appartient presque en entier aux habitants n'était tenu par eux qu'à titre de fermage. Comme preuve et conséquence de cette pauvreté, il faut mettre en premier lieu le grand nombre de décès parmi les petits enfants : 45 à 48 par cent. Ces décès provenaient particulièrement de la pauvreté des parents qui manquaient souvent du nécessaire pour élever leur famille. Citons ensuite comme seconde preuve et conséquence, un grand nombre de personnes vivant et mourant dans le célibat faute de ressources pour se marier et subvenir aux besoins de la famille. Le travail manquant souvent ou n'étant que faiblement rétribué.

En effet pendant tout le 18° siècle, époque où la population était le double de celle d'aujourd'hui, la moyenne des mariages n'est que de 6. Elle est aujourd'hui de 5,4 dixièmes.

C'est à cet état presque général de pauvreté qu'il faut attribuer le chiffre comparativement si faible de la moyenne de la vie à cette époque.

Ainsi comme preuve, prenons pour termes de comparaison les époques suivantes : ¬ 1701 à 1710 - ­ 1751 à 1760 - ® 1801 à 1810 - ¯ 1851 à 1860.

¬ De 1701 à 1710.

Années

Naissances

Mariages

décès

Moyenne de vie

1701

27

5

29

15 ans 10 mois

1702

29

8

22

25 ans 4 mois

1703

35

4

17

27 ans

1704

24

2

17

30 ans 11 mois

1705

28

14

23

28 ans 2 mois

1706

37

11

23

18 ans 3 mois

1707

20

5

42

24 ans 9 mois

1708

33

6

56

35 ans 8 mois

1709

28

4

22

25 ans 5 mois

1710

19

3

34

26 ans 7 mois

Total :

280

62

285

 

Moyenne :

28

6,2 dixièmes

28,5 dixièmes

25 ans 9 mois

Dans cette période la moyenne de la vie est donc de 25 ans et 9 mois, sur les 285 décès les enfants de 1 jour à 10 ans comptent pour 131, soit 45 par cent et les vieillards de 80 ans et plus pour 9, soit 3 et ½ par cent.

­ De 1751 à 1760.

Années

Naissances

Mariages

décès

Moyenne de vie

1751

29

13

14

21 ans 2 mois

1752

38

5

15

21 ans

1753

25

10

21

24 ans 2 mois

1754

36

4

32

25 ans 2 mois

1755

33

4

15 (X1)

16 ans 4 mois

1756

26

3

15 (X2)

32 ans 2 mois

1757

24

3

17 (X3)

23 ans 3 mois

1758

23

8

21 (X4)

27 ans

1759

26

2

20

32 ans

1760

26

4

13

27 ans

Total :

286

56

183

 

Moyenne :

28,6 dixièmes

5,6 dixièmes

18,3 dixièmes

24 ans 9 mois

Aux 183 décès de cette période on peut ajouter 26 décès d'enfants étrangers à Lignières où ils étaient en nourrice c'est à dire (X1). En 1755 = 9 petits enfants de Paris - (X2). En 1756 =2 idem - (X3). En 1757 = 9 idem - (X4). En 1758 = 4 idem. Ce qui donne un total de 209 décès et réduit la moyenne de la vie à 20 ans 9 mois, sur les 183 décès appartenant à Lignières, 88 d'enfants de 1 à 10 ans ou 48 par cent, et en ajoutant les 26 étrangers nous avons 114 décès d'enfants ou 54 par cent.

D'un autre côté, nous ne trouvons que 3 vieillards de 80 et au-dessus. C'est à dire 1½ par cent.

® 1801 à 1810.

Années

Naissances

Mariages

décès

Moyenne de vie

1801

16

3

19

27 ans

1802

15

7

16

36 ans 6 mois

1803

19

6

39

37

1804

17

6

27

27

1805

19

6

18

34 ans 4 mois

1806

14

8

31

45 ans 2 mois

1807

16

6

21

41 ans 1 mois

1808

17

6

15

37 ans

1809

26

12

18

31 ans 6 mois

1810

17

5

20

25 ans 6 mois

Total :

176

65

224

 

Moyenne :

17,6 dixièmes

6,5 dixièmes

22,4 dixièmes

34 ans 2 mois

Dans cette troisième période, nous avons déjà une moyenne générale de vie de 34 ans et 2 mois, c'est à dire 9 ans de plus que dans les deux précédentes. Sur les 224 décès, nous en trouvons 80 d'enfants de 1 à 10 ans, ou bien 36 par cent.

 

¯ 1851 à 1860.

Années

Naissances

Mariages

décès

Moyenne de vie

1851

12

8

6

53 ans 4 mois

1852

15

2

12

49 ans 8 mois

1853

18

5

11

46 ans

1854

5

4

7

51 ans 3 mois

1855

13

4

12

56 ans 7 mois

1856

14

6

20

40 ans 5 mois

1857

11

4

18

56 ans 2 mois

1858

13

7

10

36 ans 5 mois

1859

14

6

19

41 ans 11 mois

1860

10

6

9

58 ans 9 mois

Total :

125

52

124

 

Moyenne :

12,5 dixièmes

5,2 dixièmes

12,4 dixièmes

49 ans 1 mois

Dans cette quatrième période enfin, nous avons une moyenne générale de vie de 49 ans 1 mois, près du double de celle des deux premières et 15 ans de plus que la moyenne de 1801 à 1810.

Au contraire sur les 124 décès nous n'en avons que 27 d'enfants, ou 22 par cent.

De plus 20 vieillards de 80 ans et au-dessus, c'est à dire 16 par cent.

Résumons en deux mots ce qui précède :

 

Périodes

naissances

Mariages

décès

décès d'enfants

par cent

nbre de vieillards

par cent

moyenne de la vie

1701 à 1710

280

62

285

131

45

9

3 et 1/2

25 ans 9 mois

1751 à 1760

286

56

183 (x1)

88 (x2)

48 (x3)

3

1 et 1/2

24 ans 9 mois

(ou avec les (x) 20,9 ans

1801 à 1810

176

65

224

80

36

13

5 et 1/2

34 ans 2 mois

1851 à 1860

125

52

124

27

22

20

16

49 ans 1 mois

(x1) plus 26 enfants étrangers au pays.

(X2) plus les 26.

(X3) ou 54 en ajoutant les 26 plus haut.

Ainsi donc notre époque l'emporte sur les précédentes et par l'augmentation de la moyenne de la vie, et par le nombre des vieillards et par la diminution de la mortalité chez les enfants.

La raison de cette différence vient de ce qu'à la pauvreté qui était presque générale, a succédé une aisance presque universelle. De son côté l'introduction de la vaccine a contribué pour beaucoup à faire descendre le chiffre des décès parmi les enfants.

Le pays était généralement pauvre. Néanmoins il y avait des exceptions et certaines familles étaient plus ou moins fortunées.

(Note en marge : le 18 juin 1531 François De Montmorency chevalier des ordres du roi, gouverneur de Paris, hérite de la seigneurie de Lignières au comté de Bar sur Seine, par le décès de feu Dame Anne Pot sa mère : Ephéméride de L. Coutant : (petit courrier N° 1642) - (14 juin 1861)).

Dans la seconde moitié du 17° siècle et dans la première du 18° les seigneurs de Lignières sont les De Boucher. Michel De Boucher, Jean son fils et George son petit-fils, portent le titre d'écuyer, de seigneur féodal, de noble seigneur. Leur demeure était très probablement le château situé vis à vis de l'église paroissiale, au Nord dans l'emplacement des maisons Cyrille Thiney, Vincent Lheuillier et les héritiers Evrard. On ne sait trop à quelle époque ce château fut démoli. Le domaine après avoir appartenu au marquis de St Phal et à d'autres acquéreurs, fut vendu en détail.

Viennent ensuite les "De" Despense qui formèrent trois branches. Despense de Railly, Despense de Villefranche et Despense de Pomblin. Il est difficile de dire quelle fut primitivement la demeure à Lignières de cette famille. Près l'habitation actuelle de Paul Thiney descendant par sa mère des Despenses de Railly était un ancien château depuis longtemps détruit. On pourrait présumer que c'était celui des Despense, d'autant que cette propriété qui appartint quelques temps au marquis de St Phal fut achetée par cette famille probablement parce qu'elle lui avait appartenu autrefois. Ce qu'il y a de certain c'est que la maison de Jean-Baptiste Cornu (dit Cornu Jeanne) et appelée le château, était à l'époque de la révolution la demeure de François Despense de Villefranche.

Citons encore après cela comme familles marquantes :

Les Hénon dits de la Chaussée dont un fut notaire puis médecin à Lignières.

Les Tenailles dont deux furent lieutenant de justice.

Les Matagrin,.le Capitaine Coquille.

Les Golaudin qui ont fourni quatre notaires, un procureur et deux maires.

Les Vérollot dont trois furent procureurs.

Les Guibert dont un notaire, trois procureurs, et un lieutenant de justice.

Les Laribe, deux notaires, un lieutenant de justice et trois maires.

Les habitants de Lignières les plus haut imposés aujourd'hui sont : MM. Bernard Lheuillier, Henri Golaudin, notaire, Joseph Laribe, Pierre Boulard, Gabriel Guyard, maire, Vincent Lheuillier.

Maintenant passons aux mœurs.

Il a été démontré plus haut par la diminution de la mortalité, et l'extension de la moyenne de la vie que depuis 150 ans le pays avait fait des progrès considérables et que l'aisance s'était accrue notablement. Malheureusement il n'en fut pas de même des bonnes mœurs. Elles ont diminuées en raison directe de l'augmentation de la richesse.

On constate ordinairement l'état des mœurs par les résultats. Je dis ordinairement parce que ces résultats, malgré la dépravation, peuvent bien être nuls. Ainsi, aujourd'hui, les mœurs sont généralement dépravées et pourtant, le résultat scandaleux qui n'est encore que trop fréquent, l'est toutefois moins qu'il pourrait être. Cela s'explique par le savoir faire ou si l'on veut par un plus haut degré de démoralisation.

Aussi dans les siècles antérieures à la révolution de 1789, siècles arriérés (en gras dans le texte original).comme on est convenu de les appeler et où cette science, surtout, était inconnue, nous jugeons à peu près sûrement, qu'à posteriori, d'après la non existence de résultats scandaleux (en marge : et nous disons les mœurs étaient bonnes).

Ainsi tous les mariages à de très rares exceptions près, étaient amplement féconds et un fait que je laisse à la sagacité des physiologistes : la multitude des naissances doubles, prouve évidemment que toujours la nature était abandonnée à ses forces naturelles. Je dis multitude (74) car pendant cent soixante ans ce cas des naissances doubles est si fréquent qu'il se passe à peine un ou deux ans sans qu'il se produise et que souvent il arrive plus d'une fois en une année, tandis qu'au contraire depuis que le système restrictif prédomine, c'est à dire depuis 1825, les jumeaux sont l'exception. Il faut attendre quelquefois dix ans pour que ce fait se reproduise. Nous le trouvons trois fois seulement depuis 1844 (5 fois depuis 1825) c'est à dire dans un espace de seize ans (une pour plus de 5 ans).

Il est incontestable que la cause des bonnes mœurs dans les siècles écoulés était uniquement la vivacité du principe religieux. La morale en effet n'a d'autres bases que la loi divine et sa sanction éternelle. Cela est tellement vrai que le jour où ce principe fut sapé, elle s'en alla d'un pas rapide.

Ainsi de 1646 à 1690, il se rencontre six à sept naissances illégitimes, dont deux de sujets étrangers au pays qui y étaient venus, disent les actes, pour se mettre à l'abri de la colère des parents. Le nombre des naissances avant neuf mois de mariage est infiniment restreint, presqu'imperceptible.

De 1690 à 1760 deux ou trois naissances illégitimes, et dans les mariages autant avant le temps légal.

C'est vers 1760 que commence le relâchement des mœurs. La philosophie qui depuis un certain temps avait envahi et tout à la fois perverti la classe élevée, produisait son effet dans les masses par le contrecoup du mauvais exemple donné au peuple par les grands. Dès lors, les enfants naturels deviennent plus nombreux. Mais vers 1790 le mal prend des proportions énormes. La chose est bien simple. La révolution proclame l'émancipation de l'individu en tout et par tout, ainsi que l'affranchissement de la chair, elle bafoue la religion catholique, ferme les temples, tue ou chasse les ministres des autels. Les conséquences en furent effroyables, presque pas une année depuis sans une ou quelquefois plusieurs naissances illégitimes.

Non seulement c'était des filles qui devenaient mères, mais souvent aussi des femmes veuves chose inouïe dans les siècles précédents. Le nombre des enfants venus au monde avant neuf mois de mariage est de moitié au moins au nombre des naissances illégitimes.

(Note en marge : 70 naissances illégitimes et 30 avant le temps légal).

A peine la loi du divorce fut-elle sortie que cinq mariages étaient dissous. Le coup était porté. Les temples se rouvrirent, le culte extérieur refleurit, les mœurs ne se relevèrent jamais et l'on peut dire que le mal alla croissant jusqu'à nos jours.

Encore une fois les mœurs sont dissolues, de là tant d'enfants naturels, et tant de mariages avancés pour cause de grossesse. Ce n'est pas à dire que les passions aient plus de puissance aujourd'hui qu'autrefois ; seulement le frein qui les contenait est brisé. Dans les siècles passés, bien des personnes vivaient dans le célibat faute de ressource pour se marier, mais elles savaient se conduire honnêtement. Ceux au contraire qui pouvaient le faire, attendaient fort peu de temps ; il n'est pas rare de trouver des filles mariées à dix neuf ans et des jeunes gens à vingt ans. Saint Paul n'a-t-il pas dit :"Il vaut mieux se marier que se consumer en des ardeurs illicites". Il arrivait de là que si la mort venait à rompre les liens, d'autres nœuds se formaient peu après, et il est commun de voir des mariages se faire après un mois ou deux de veuvage. C'est toujours le principe melius est nubere quam urem. (Il vaut mieux prendre femme que taureau).

Nous voyons précisément le contraire aujourd'hui, le relâchement des mœurs offrant de si larges compensations.

Registres.

Les registres de catholicité furent tenus très exactement par les curés de Lignières depuis 1646 jusqu'en 1792. Seulement cette collection reliée en volumes contenant chacun dix années, par l'abbé Des Champs passa en 1792 à la commune pour former ses archives. Sci vos non vobis. (je l'ai su pour vous, pas vous).

(Note en marge en bleu)

Les années 1681 et 1682 revinrent à la commune lors des inventaires de 1905. En 1963, je les ai mises aux archives départementales où elle manquaient dans la collection du greffe.

G. Bernard. Archiviste départemental.

La fabrique possède les registres de 1681-1682-1695 qui existaient en double dans les anciennes archives et les années 1804 et 1805, dont les registres furent établis par l'abbé Finot.

A partir de 1805 le service de la paroisse étant fait par des bineurs, aucun registre ne fut écrit jusqu'en 1822.

De l'année 1822, époque de l'arrivée de l'abbé Tynturié, les actes existent jusqu'à aujourd'hui.

De plus monsieur le curé de Lignières actuel possède établis par lui et pour son usage deux volumes in-folio reliés contenant l'un un journal renfermant en abrégé et sans interruption depuis 1646 jusqu'à aujourd'hui, les baptêmes, mariages et sépultures. C'est un compendium de tous les actes religieux et civils depuis l'époque précitée jusqu'à ce jour.

Le second plus considérable que le premier contient une notice sur Lignières et les généalogies avec toutes les branches et bifurcations de toutes les familles de la paroisse depuis trois cents ans.

 

Actes Episcopaux.

La fabrique ne possède en faite d'actes Episcopaux que ceux émanés de l'évêché depuis l'arrivée de monsieur le curé actuel ; il est à regretter que ses prédécesseurs surtout les deux derniers n'aient rien laissé.

La seule pièce curieuse que possède la fabrique, encore n'est-elle connue que de monsieur le curé actuel qui l'a déterrée quelque part, est un procès intenté sur la fin du 17° siècle par l'abbé Jacques Charles, curé de Lignières, contre Toussaint Chasnier laboureur demeurant à Lignières qui l'avait diffamé.

 

Etat moral et religieux de la paroisse.

Il n'existe actuellement personne dans la paroisse qui n'ait été baptisé et fait sa première communion. Un dix à douzième à peu près parmi les hommes et les jeunes gens n'a pas reçu la confirmation.Il n'y a pour le moment aucun mariage civil qui n'ait été béni par l'église. Le curé arrive très facilement près de tous les malades et ce n'est que par surprise que quelques uns meurent sans sacrement.

De la Toussaint à Pâques moitié à peu près des femmes et des jeunes filles suivent les offices du dimanche. En été ce chiffre se réduit encore de moitié. Quant aux hommes, il en vient trois à quatre les dimanches et moitié de la totalité à peine les jours de grandes fêtes ; mais aux grandes fêtes toutes les femmes et filles y viennent.

Quatre vingts à quatre vingt dix personnes à Pâques et à peu près soixante à Noël s'approchent des sacrements. En dehors de ces deux fêtes, excepté les dames religieuses, il ne se présente presque jamais personne à la sainte table. Trois ou quatre au plus.

De 1851 à 1860 - La moyenne des naissances a été de 12,5 dixièmes ; celle des mariages de 5,2 dixièmes et celle des sépultures 12,4 dixièmes.

Il n'existe pas de service des six séminaires on demande de temps en temps un service anniversaire, souvent ce service est remplacé par une messe basse. Outre cela il est encore dit trois messes en moyenne pour les défunts chaque semaine.

La grande cause de la négligence religieuse vient de l'excessif travail qui fait que l'on ne respecte ni fêtes ni dimanches. Il serait difficile de dire comment obvier à ce mal.

 

Offices ou cérémonies particulières.

Il n'en existe point.

Confréries.

Il existe ou plutôt il existait une confrérie du Saint Rosaire, la pièce la plus ancienne concernant cette association remonte à l'année 1825, je n'ai trouvé aucun anoncement constatant son érection canonique. Le nombre des associés est aujourd'hui très restreint, il compose à peine une dixième (sic). L'association du Saint Rosaire possède une fabrique et une caisse, chaque associé verse annuellement 25 centimes. De plus il est fait chaque dimanche et fête une quête à l'église pour la fabrique de la Sainte Vierge et offert un pain bénit par une jeune personne de la paroisse. (A partir de la première communion toute jeune fille, à moins d'avoir donné un scandale offre ce pain bénit). Le produit sert à orner la chapelle de la Sainte Vierge.

 

Catéchismes.

Les catéchismes se font chaque dimanche après les vêpres. En semaine ils se font le jeudi et en hiver deux fois, non compris le dimanche. Plusieurs fois on a tenté l'établissement d'un catéchisme de Persévérance, il a fallu y renoncer, heureux si l'on peut l'année des Premières Communions conserver un certain nombre de petites filles qui assistent à l'instruction de leurs compagnes moins âgées qu'elles.

 

Ecoles.

La paroisse possède deux écoles, l'une tenue par un maître laïque et l'autre par les sœurs.

En parlant plus haut du couvent, il était dit quand, par qui et comment et avec quelles ressources, l'école des filles avait été établie.

Le nombre des élèves pour chaque classe est en hiver de 45 environ, il est de 25 à 30 en été.

Le curé a l'habitude d'aller de temps en temps dans chacune de ces classes, plus pour s'informer de la conduite des enfants que pour inspecter leur travail.

 

Pension.

La paroisse ne possède aucune pension.

 

œuvres de charité.

Nous n'avons pas de bureau de bienfaisance. Seulement la commune vote dans son budget une certaine somme pour les indigents et au besoin des secours sont distribués de l'avis du maire et du curé.

Une des sœurs ainsi qu'il a été dit plus haut visite assidûment les malades.

Couvent de Lignières Religieuses.

J'ai dit plus haut que depuis 1776, il y ait presque toujours eu deux écoles. En effet le 19 (ou le 15) juin 1776, deux religieuses originaires de Lignières, la sœur Ursule (Elisabeth Gilton) et la sœur Saint François (Barbe Laribe) achetèrent (par acte passé devant maître Hardy notaire à Tronchoy) d'un Claude Truchy, marchand aux Croûtes une maison à Lignières lieu dit "la grande rue" avec les dépendances, le jardin et la chènevière contigus à la dite maison. Cette maison prit le nom de Couvent et de Collège. Les deux sœurs y instruisirent les petites filles du pays. Ce couvent possédait une chapelle élevée devant les chambres occupées aujourd'hui par Jean-Baptiste Haillot. Elle était dédiée à Saint Urbin, elle a été démolie après la vente du couvent.

Monsieur Des Champs curé de Lignières avait fourni les fonds nécessaires à l'arrangement de cette chapelle ; d'après le témoignage des vieillards d'aujourd'hui, il avait aussi contribué à l'achat de la maison.

Lors de la suppression par le gouvernement, des maisons conventuelles, la propriété des sœurs Gilton et Laribe fut vendue, au district d'Ervy et achetée par Paul Servin de Vallières qui la revendit à Robert Gervais. La chapelle fut démolie.

Le pouvoir exécutif accorda une pension aux dames religieuses. (Le brevet de cette pension existe encore aux archives de la commune). Après la vente de leur maison, les deux sœurs se retirèrent dans des bâtiments existant alors dans le jardin actuel de monsieur Pierre Boulard et continuèrent à se livrer à l'instruction des petites filles. La sœur Gilton se retira plus tard au couvent de Ligny le Châtel et en devint Supérieure. Mais ses infirmités la forcèrent à donner sa démission. Elle se rendit en 1810 au couvent des sœurs Ursulines de Troyes et elle y mourut le 28 février 1811.

Quant à la sœur Laribe, elle continua de résider à Lignières et y tint toujours une école de filles jusqu'à sa mort le 10 mars 1820.

En 1839 le couvent de Lignières fut rétabli par suite des intentions nuncupatives de la Dame Anne Françoise Thiébaut épouse de monsieur Laurent Golaudin notaire, intentions confiées à monsieur Henri Golaudin son fils adoptif. Monsieur Golaudin n'avait engagé sa parole que pour trois mille francs , somme léguée verbalement par sa mère adoptive.

Monsieur Boisgegrin fondateur de la communauté des sœurs de la Providence, résidant actuellement à Troyes (aux Terrasses) et à cette époque à Pargues, dont monsieur Boisgegrin était curé, s'engagea à contribuer de son côté à la fondation d'une maison de ses religieuses à Lignières pour le surplus de la dépense excédant les trois mille francs légués par madame Golaudin. Il changea ensuite d'avis et alors monsieur Golaudin, ne comptant plus que sur lui, fournit de ses fonds la maison qui sert aujourd'hui de résidence aux dames religieuses. Maison qui avec l'enclos lui revint, tous frais faits, à près de dix mille francs.

L'abbé Robin alors curé de Lignières fournit une partie du mobilier, la commune se chargea de faire un traitement (260 frs) pour subvenir à l'insuffisance de la rétribution scolaire.

Ensuite monsieur Golaudin fondateur de la maison et maire de Lignières, de concert avec monsieur le curé s'adressa aux fondateurs de la maison des sœurs de la Providence de Ligny le Châtel (maintenant à Sens) madame veuve Bresson la supérieure (elle avait des parents à Lignières) et monsieur Brigaud alors curé de Ligny le Châtel et depuis Grand Vicaire de Sens et supérieur général de la nouvelle communauté, qui en 1839 envoyèrent à Lignières deux de leurs sœurs : sœur Philomène Darlay en qualité de supérieure et sœur Alphonsine Landier pour la direction de la classe et qui devint supérieure en 1845.

La sœur Philomène resta six ans à Lignières. En 1845, elle fut envoyée à Chevannes (note en marge : Yonne) et la sœur Alphonsine lui succéda comme supérieure, elle continua néanmoins de s'occuper de la classe. Les supérieurs de la communauté lui adjoignirent successivement les sœurs Alfrède Coutant, Amédée Legendre postulante, Zacharie Fonet, puis la sœur Abel qui mourut le 28 juin 1851 d'une affection de poitrine ; elle fut enterrée vis à vis la porte lattérale de l'église (à peu près à 5 mètres). Puis vint ensuite le sœur Etienne jusqu'en 1854.

La sœur Alphonsine fut rappelée le 30 mai 1854 et remplacée par la sœur Judith Habert (ou Herbert) encore supérieure aujourd'hui. De cette époque la classe fut faite par sœur Rose Saillard qui resta jusqu'en 1856 et fut remplacée par la sœur Eléonore Guibert qui a tenu la classe jusqu'à ce jour. Au mois d'octobre 1864 succéda à sœur Eléonore comme maîtresse de classe, sœur Augustin.

Outre la classe, les sœurs s'occupent encore de la visite des malades.

Culte

¬ Le personnel.

Curé et vicaires. Antérieurement à la révolution de 1789.

La population de la paroisse s'élevant à 700 ou 800 âmes, il y eut presque toujours un curé et un vicaire, mais depuis et cela encore à partir seulement de 1822 il n'y eut jamais qu'un curé.

Outre le traitement de l'état, le curé reçoit de la commune un supplément de traitement s'élevant à 200 frs.

Le casuel avec les messes demandées par la paroisse peut s'élever à 250 frs. Le curé reçoit aussi une part de bois valant, bon an mal an, 15 frs tous frais faits.

Bas Chœur. Le chœur se compose de deux chantres, un sacristain et les enfants. Le premier chantre, le maître d'école, reçoit 20 frs de la fabrique, le second 50, le sacristain 36, les enfants de chœur n'ont pas de traitement. Le maître, le chantre, le sacristain et les enfants ont dans les mariages, sépultures (et les baptêmes pour le sacristain sonneur) un casuel s'élevant à cinquante francs environ pour les chantres, soixante dix frs pour le sonneur qui en outre a droit encore à l'herbe du cimetière, et 15 à 20 frs pour les enfants ensemble (ils sont d'habitude six).

­ Edifices paroissiaux.

Eglise : L'église paroissiale de Lignières dédiée à St Martin évêque de Tours remonte à l'époque Romane c'est à dire au IXe ou Xe siècle. La porte du couchant, les piliers qui soutiennent la tour du clocher et cette tour jusqu'au couronnement et le sanctuaire sans les fenêtres sont de cette époque. Le reste de l'église, les fenêtres du chœur, tout le bas côté, dit autrefois chapelle de Saint Nicolas et aujourd'hui chapelle de la Sainte Vierge (en 1845 ou 46 le tableau de St Nicolas fut enlevé d'au-dessus l'autel et remplacé par une statue de la Sainte Vierge qui s'y trouve actuellement) sont de la Renaissance et de la plus mauvaise. Cet accolement d'une architecture si moderne à des restes si anciens fait présumer que l'église a du être en partie détruite au temps des guerres civiles du 15° siècle. La tradition envisage le champ au midi de l'église et y attenant, comme l'emplacement d'un couvent d'hommes ressortissant de l'abbé commendataire des moines de St Michel de Tonnerre. Les moines de St Michel possédaient également le bois de Serboy (ou Serbois, ou Sorbroy) ou de St Michel qui leur avait été donné par la comtesse De Morepas (ou De Maurepas) femme du duc De La Vrillières. Les fouilles faites par les propriétaires actuels de l'emplacement en question ont constaté outre des ossements humains remontant à une époque très reculée, des substructions indiquant des bâtiments assez importants. Le puits existait encore il y a 20 ans et des fossés ou canaux plein d'eau qui entouraient une partie de la propriété (il n'en reste plus qu'une faible portion) sont indiqués dans le mémoire joint à l'acte de vente faite par le marquis de St Phal à monsieur De Feu (par devant Me Epaulard notaire à St Florentin). Ces bâtiments ont du être détruits par le feu, car, dans des fouilles faites il y a 5 à 6 ans (ou 3 à 4 ans) pour établir un mur de clôture du cimetière au sud-ouest de l'église, il a été trouvé une certaine quantité de charbon. Il est probable que le même incendie a aussi embrasé l'église qui pouvait bien être la chapelle ou église du couvent (dans le mur Est à sud-ouest de l'édifice existe encore une porte murée donnant sur le dit emplacement.

Le clocher tel qu'il est aujourd'hui a été refait à neuf, il a trente cinq ou quarante ans. L'ancien était de 15 à 20 pieds plus haut.

Devant tout le portail du couchant existait une galerie construite en bois avec couverture en tuiles. En 1855 un coup de vent en détruisit la moitié, le reste a été démoli deux ans plus tard. Un bout de la mare qui allait jusqu'à cette galerie a été rempli avec des terres prises autour de l'église et en même temps le mur actuel vis à vis le portail Ouest a été fait à neuf.

La commune avait préalablement fait acquisition d'un peu de terrain devant ce portail pour en agrandir la place.

Le portail Nord date de la renaissance, ainsi que ce côté de l'église, il est entièrement sculpté mais il n'offre que peu d'intérêt artistique. Comme toutes les églises du monde, celle de Lignières servait de sépulture aux curés et aux notables de la paroisse. Il serait trop long d'énumérer ici, qui et à quelle époque, y fut enseveli.

L'église placée au centre du pays est longue de 28 mètres (non comprise la sacristie) et large de 12 à l'intérieur. Elle suffit amplement à la population même aux plus grands jours de fêtes. Elle a deux nefs. La nef principale est celle de la Sainte Vierge. Elle possède trois autels. Le maître autel en bois, genre rocaille avec tabernacle en marbre et retable à colonnes en pierre. Les chapiteaux des colonnes et le cadre en pierre entourant un tableau de la résurrection sont dorés. Le tout est en assez bon état.

L'autel de la Sainte Vierge en bon état aussi ainsi que ses accessoires. Le marchepied et l'autel, cadre rocaille sont en bois, le retable et les colonnes en pierre. Les chapiteaux et une guirlande de fruits et de fleurs entourent la niche où est placée la statue de la Sainte Vierge, est taillée dans le bloc sont dorés et bien conservés. Le troisième autel de bois sans nul intérêt est placé dans une petite chapelle de Sainte Valdeburge.

La chaire et le confessionnal en bois et sans valeur artistique sont en bon état. Les bancs quoique vieux sont passables.

Les fonts n'ont aucun caractère. Les deux sacristies sont en bon état. L'église aurait besoin de réparation à l'intérieur comme grattage et blanchissage, quelques charpentes de la toiture sont en mauvais état. Tout fait présumer que d'ici à quelque temps la commune s'occupera de ces différentes réparations.

Comme toutes les églises du monde, celle de Lignières servait de sépulture aux notables du lieu. Dans le chœur sont enterrés les curé de la paroisse : nous trouvons les noms

X de Paul Clément mort en 1740.

X de Mathieu Arbelot mort en 1742.

X de Nicolas Collin mort en 1744.

X de L'abbé François Charenton mort en 1751.

Cependant il est probable que l'abbé Claude Laribe fut enterré au bas de la nef principale non loin de la porte conduisant à la tour du clocher. Les Despense sont inhumés et dans la petite chapelle de Sainte Valdeburge et dans le chœur près de la chapelle.

D'abord en 1629 - Claude Etienne Despense fils d'Edme Despense et de Claude de Saint Etienne.

En 1731 - Charles Antoine Despense de Railly fils de Charles Nicolas Despense de Railly et la même année, Marie Lemaistre veuve de Charles Antoine Despense de Railly et seigneuresse de Lignières ; elle fut inhumée dans le chœur près de la chapelle.

Les Vérollot sont placés dans la nef devant et sous le banc d'œuvre.

Alexandre Vérollot 1669, sa femme Edmée Noiron 1684, son fils François Vérollot 1681,.leur fille Elisabeth Vérollot épouse de Pierre Paussard procureur fiscal. à Dyé 1674 et Elisabeth Vérollot fille de François et épouse de Henri De Lenfernat 1741. Nicolas Vérollot fils de François 1735

Furent encore inhumés dans la nef :

Paul Clément et sa femme, probablement le père et la mère de l'abbé Paul Clément.

Claude Tenailles 1736 et son fils François Tenailles 1713.

Anne Favier veuve de Philibert Corpelet auparavant tailleur d'habits à Paris 1753.

Antoine Matagrin 19 juillet 1762.

Plusieurs autres encore dans différents endroits de l'église.

Dans la chapelle Saint Nicolas (au devant de l'autel dit l'acte) Charlotte Simonet de Butot (Note 1998 : cf. Butteaux ?) femme de Jean-Baptiste De Cokquebonne seigneur et baron de Villeneuve 1754.

Vis à vis l'autel de la même chapelle, Françoise De La Bonde De Boucher 1765 et sa sœur Marguerite De Boucher 1766. (Note 1998 : Les De Boucher étaient seigneurs de Flogny - 89, probablement les mêmes).

Un peu plus bas près du second pilier Jean Chariés 1643. Son épitaphe est au pilier : Cy Devant gist Jehan Charies décédé 1643.

® Les curés de Lignières.

La paroisse existe de temps immémorial, les renseignements ne remontant qu'à l'an 1646. Le premier curé de Lignières, dont nous ayons le nom est l'abbé Claude Laribe. Il laissa à la fabrique un petit labourage. C'est pourquoi tous les ans, le 25 décembre, il était dit une grande messe et tous les dimanches chantés un grand libero à son intention.

Les Laribe de Lignières sont de la famille de Claude Laribe. Il était de Tonnerre dit une tradition conservée dans cette famille. Venant à Lignières, il amena ses parents avec lui et après sa mort, ils se fixèrent au pays.

Après Claude Laribe vint Jacques Charles à moins que le Jean Chariés enterré devant le second pilier de la chapelle Saint Nicolas ne soit un curé de Lignières lequel aurait succédé à Claude Laribe et serait mort en 1643, comme le porte son épitaphe. Ceci est d'autant plus vraisemblable qu'on ne trouve aucune famille à Lignières du nom de Chariés.

En 1646 nous trouvons l'abbé Jacques Charles. Il est impossible de dire s'il commença à résider à Lignières en cette année, car les registres ne commencent que là, et s'il succéda à l'abbé Laribe dont nous ne connaissons l'existence que par son legs. L'abbé Charles était encore curé de Lignières en 1685, on ne peut dire s'il mourut ici ou bien s'il alla ailleurs car l'année 1686 manque et en 1687, il n'est plus question de lui.

Après l'abbé Charles la paroisse fut desservie par un vicaire appelé Louis Duchesne.

Puis en septembre 1687 vint l'abbé Charles Ravigneaux, il resta jusqu'en 1702. Vers le mois de juillet 1696 jusqu'à sa mort en 1702, il fut en même temps curé de Lignières et d'Epineuil. La paroisse fut desservie et par lui et par des vicaires tel que les abbés Du Maillet, Jacques Coquelay ou Coqueley, Antoine Maréchal et aussi par les frères Blandenet, Lapeyre, Pierre Adrien Bleau, et le frère Guillaume du couvent de Tanlay.

Paul Clément, septembre 1702 succéda à l'abbé Ravigneaux, il mourut le 5 septembre 1740 et fut enterré dans le chœur de l'église.

Vers 1721 et quelque temps après il eut pour vicaire un abbé Bassenot. De son temps monseigneur Dantin,. Evêque Duc de Langres, visita Lignières ; ce qu'il faut conjecturer de cette circonstance : que le registre de l'année 1728 (12 juillet) est vu, arrêté et signé (souligné dans le texte) par Mgr Dantin.

Mathieu Arbelot succéda à Paul Clément 1740. Il est vraisemblable que l'abbé Arbelot avait auparavant été à Marolles car en 1725 on trouve dans cette paroisse un prêtre de ce nom. De plus. (Sic in texto - Barré dans le texte). A son époque 1740 - 1742 l'église de Marolles était interdite, sans doute pour cause de réparation, les morts de cette paroisse étaient amenés à Lignières et enterrés dans le cimetière de ce lieu.

L'abbé Arbelot devait être de Riceys, car au mois de juin 1747 nous avons la mort d'Anne Bouchu femme d'Edme Arbelot couvreur natif d'Erricey (des Riceys), lequel était soit le frère soit un parent de l'abbé Arbelot. (Dans la version Mathieu il est dit : "Il est probable qu'il était d'Ervy ou Avreuil, car au mois de juin 1747, nous avons la mort d'Anne Bouchu femme de Edme Arbelot, natif d'Errevy (d'Ervy) couvreur, lequel devait être soit le frère soit un parent de l'abbé Arbelot. Matthieu Arbelot mourut le 20 septembre 1742, âgé de trente huit ans, et fut enterré dans le chœur de l'église."). Mathieu Arbelot mourut le 20 septembre 1742 et fut enterré dans le chœur de l'église. Il avait trente huit ans.

Il eut pour successeur en octobre 1742 L'abbé Nicolas Collin originaire de Dannemoine. Il fut à peine deux ans dans la paroisse, il mourut le six juin 1744 et fut aussi inhumé dans la chœur de l'église.

Un abbé Tenailles, Cordelier, vint ensuite et ne resta que jusqu'au mois d'octobre.

Le premier novembre de cette année (1744) l'abbé François Charenton le remplaça. Il mourut le 7 septembre 1751 et fut, ainsi que ses prédécesseurs, enterré dans le chœur proche du sanctuaire.

A l'abbé Charenton succéda l'abbé Jean-Baptiste De Rouvaire Des Bordes. De son temps deux missionnaires de Langres donnèrent une mission au pays. L'abbé De Rouvaire Des Bordes quitta Lignières en 1771 (version Mathieu : 1766) pour aller desservir la paroisse de Mélisey où il est mort.

Vint ensuite 1er avril 1771 (version Mathieu : 1766) l'abbé Antoine Des Champs, né à Neuville les Grancey, fils d'Antoine Des Champs et de M. Andriot. Dès l'année 1772, il donna un petit labourage à la fabrique de sa paroisse de Lignières. Il eut pour vicaires l'abbé Fort en 1776, l'abbé Dubois en 1779 et après l'abbé Laneret en 1790. Hic anno 1793 aufugit cum Maria Anna Matagrin uxore Laussot. (Traduction 1998 : Celui-ci s'enfuit durant l'année 1793 en compagnie de Maria Anna Matagrin épouse Laussot).

L'abbé Des Champs vit éclater la révolution. L'église fut profanée et servit de lieu pour la fabrication du salpêtre, les croix furent renversées. Il resta inébranlablement attaché à ses devoirs. Manquant souvent du nécessaire, quelquefois obligé de fuir et de se cacher, il persista pendant la tourmente révolutionnaire à vivre presque toujours au milieu de son troupeau. Il instruisait les petits enfants pour s'acheter du pain.

En 1793 le gouvernement républicain envoya comme prêtre constitutionnel Augustin Beau. La paroisse fut alors scindée en deux partis. Les uns restèrent fidèles à leur vrai pasteur et les autres suivirent l'intrus. Pendant les jours les plus malheureux l'abbé Des Champs à qui l'église était interdite offrait le Saint Sacrifice dans quelque chambre, tantôt dans une place, tantôt dans l'autre.

(Dans la maison appartenant aujourd'hui à Claude Clocher de la Grande Rue, dans celle des héritiers de Joseph Thiney au faubourg du bout de la ville, et dans les chambres existant alors, dans le jardin de Pierre Boulard où s'étaient retirées les sœurs Gilton et Laribe). Plus tard le calme se rétablissant un peu, il put rentrer dans son église où pourtant dominait toujours Augustin Beau. Mais d'après un accord pris dans le pays, l'abbé Des Champs disait sa messe à huit heures un dimanche et à dix le dimanche d'après et l'abbé Beau semblablement.

L'abbé Des Champs mourut le 2 mars 1802 et fut enterré dans le haut du cimetière à 8 à 10 mètres du mur de clôture. L'abbé Augustin Beau, qui lui donna la sépulture, ne daigna même pas entrer son corps dans l'église. Ce prêtre resta deux ans encore à Lignières. En 1804 il quitta le pays pour aller à Pacy, c'est là qu'il est mort, il était originaire de Turny.

Outre le soi-disant ministère qu'il exerçait, il fut encore maître d'école en 1796 et 97 et agent national en 1798 et 1799.

Outre le scandale donné en 1793 par le Vicaire Laneret qui "aufugit cum Maria Matagrin", l'abbé Beau fit beaucoup parler de lui et laissa une réputation fort compromise.

Sur la fin d'octobre 1804 vint l'abbé Finot comme curé de Lignières et il y resta jusqu'à la fin de décembre 1805. Il devint alors curé d'Epineuil.

 

Jusque là les curés de Lignières avaient eu pour presbytère une maison située dans le champ appelé encore le champ de la cure. Elle était placée à 20 ou 30 mètres de l'angle Nord-Est près de la rue venant du côté de l'église. Cette propriété entourée de tout côté par la rue formait un enclos important, mais dès avant la révolution de 1789 une partie avait été distraite et vendue. Le reste où était la maison et composait le champ appartenant à monsieur Golaudin notaire fut vendu à son tour vers 181? et la maison fut démolie. La commune acheta en 182? celle qui sert actuellement de presbytère et qui venait de Jean Laribe qui l'avait batie.

 

Après le départ de l'abbé Finot la paroisse fut desservie jusque vers 1810 par l'abbé Laurent curé de Bernon, puis par l'abbé Tierry, curé de Marolles, de temps en temps par monsieur le curé de Coussegrey et par l'abbé Margaud, curé de Tronchoy.

Ce fut en octobre 1822 que la paroisse posséda de nouveau un curé résidant au pays. C'était l'abbé Tynturié originaire de Cunfin. Il y resta jusqu'en 1826 et sortit pour cause de contrariétés qui lui furent suscitées.

Monsieur Maréchal curé de Marolles fit le binage jusqu'en 1835 au mois de juillet.

En juillet 1835, monsieur Ambroise Robin, d'Ervy fut alors envoyé comme curé, il resta à Lignières jusqu'à la fin avril 1843.Il fut successivement professeur au Grand Séminaire, curé de Brienne la Ville, puis de Ramerupt, puis Supérieur.

Il eut pour successeur l'abbé Person natif de Montaulin. Celui-ci vint à Lignières au commencement de juillet 1843 et il en sortit à la fin novembre 1848. Des avanies dont il fut victime en février 1848 de la part de plusieurs habitants, le déterminèrent à demander son changement. Il fut d'abord envoyé à Thil, il est aujourd'hui curé de Pargues.

Il fut remplacé le 1er décembre 1848 par l'abbé Jean-Baptiste Pitois natif de Fresnoy, j'avais avant cela été vicaire de Maraye en Othe et curé du petit Nogent. Arrivé à Maraye au mois d'avril 1848, j'en sortit en novembre de la même année pour venir à Lignières. (Il est à Lignières depuis ce temps et écrit ces lignes, 10 novembre 1860).

J'avertis une fois pour toutes que les pages laissées en blanc soit dans cette notice, soit dans les tables généalogiques, sont destinées à recevoir les faits, ou les générations à venir.

Signé Pitois .

Le cinq octobre mil huit cent soixante et un, Monseigneur Emmanuel Jules Ravinet accorde pour le maître autel de l'église de Lignières la faveur d'autel privilégié pour sept ans.

Le Vingt six février mil huit cent soixante trois j'ai placé au maître autel de l'église de Lignières une pierre sacrée en marbre procurée par Henriette Hugot, fille Nicolas Hugot. (Voir registre des délibérations).

(Ajoutées d'une autre écriture de couleur violette, datées en marge du 3 avril 1900 les lignes suivantes) :" Monsieur le Curé Pitois est mort à Lignières, le 3 avril 1900 à l'âge de soixante dix huit ans et enterré dans sa famille à Fresnoy son pays natal ..........

Homme laborieux, intelligent, ce livre a été écrit par lui ce qui lui a coûté des recherches et une patience étonnantes.

Signé N. M. ).

 

¯ Chapelles

Outre l'église paroissiale Lignières avait encore trois chapelles.

1°/ Une élevée par M. Des Champs, curé de Lignières, pour servir au couvent fondé par lui et les sœurs Laribe et Gilton. Elle était dédiée à Saint Urbin. Elle fut démolie après la révolution par suite de la vente de la maison des sœurs religieuses. Le reliquaire placé au-dessus du maître autel de l'église paroissiale vient de cette chapelle. Elle était placée dans le jardin, près des chambres habitées aujourd'hui par J.B Haillot. La porte en était tournée vers la rue. Il y a quelques années existait encore une porte d'entrée par la rue dans le jardin. A la couverte de cette porte était inscrits ces mots : Sacra Benedicta. C'était la porte conduisant de la grande rue à la chapelle.

La chapelle dans une partie de l'ancienne classe a été bénite par monsieur le curé le 15 août dernier avec la permission de monseigneur, en outre, monseigneur dans une lettre écrite de sa main à monsieur le curé de Lignières permet de dire de temps en temps une messe dans cette chapelle.

Loin d'être nuisible au bien spirituel de la paroisse cette chapelle offrira aux enfants l'occasion d'assister quelquefois pendant la semaine au St Sacrifice.

2°/ Les autres chapelles étaient: l'une celle du Saint Esprit à l'endroit où est élevée la croix dite du Saint Esprit en sortant du pays à gauche du chemin de Tonnerre, au coin Sud-Ouest du champ dit du Saint Esprit. Elle fut vendue à l'époque de la révolution, et démolie par ordre de M. Tenailles propriétaire du champ vers 1806 ou 1807.

l'autre, la chapelle de Sainte Valdeburge.

La paroisse possédait encore un ermitage connu et vénéré de tous les pays environnants et dédié à Sainte Valdeburge, patronne secondaire de la paroisse. Les fidèles avaient une grande foi dans l'eau de la fontaine (elle existe encore aujourd'hui) comme préservant de la fièvre, et à la fête de la Sainte patronne qui se célébrait et se célèbre encore au premier mai de chaque année, il y avait un concours considérable de monde, et personne ne s'en retournait sans avoir bu de cette eau. Près de cette fontaine était la chapelle de Sainte Valdeburge, longue d'à peu près 7 à 8 mètres. A la chapelle était accolée une petite habitation placée dans le champ vis à vis le lavoir, au midi à 8 à 10 mètres près le lavoir qui existe aujourd'hui formait un ermitage où résidait toujours un religieux ermite gardien de la chapelle qui vivait de quêtes et d'aumones, (servant de demeure aux ermites gardiens de ce sanctuaire). Ils demeuraient jour et nuit en ce lieu et après leur mort leur corps était enseveli dans la chapelle qu'ils avaient gardé et où ils avaient prié.

Au lieu dit encore aujourd'hui Sainte Valdeburge ou Vaubourg. Ce sanctuaire (on y entretenait une bougie allumée, des ermites quêtaient pour cela et pour leur subsistance ).

Voici les noms de ceux qui ont existé depuis 1646 :

X Mathieu Prévost mort le 17 mars 1683 et enterré dans la chapelle.

X Jean Seurs de la croix, mort le 17 novembre 1684 et enterré en présence de Antoine Sœur ermite garde chapelle.

X Le père Bouchu, mort le 19 janvier 1694, âgé de 70 ans.

X Le frère François Finot, mort le 12 décembre 1708 à l'âge de 70 ans.

X Le frère Joseph solitaire de la Congrégation de Saint Jean-Baptiste, mort le 7 octobre 1728.

X Le père Louis Merle trouvé mort dans son lit le 22 février 1743.

Le 30 avril 1763 un missionnaire appelé Vuillemot bénit une croix de pierre érigée devant l'ermitage de Sainte Valdeburge.

X Le dernier ermite fut le père Claude Lambert. Il vit la fureur révolutionnaire s'abattre sur son asile. L'ermitage fut vendu à Henri Matagrin et tout fut démoli sur la fin du 18° siècle. Le père Lambert se retira à l'entrée du pays dans une pauvre habitation non loin de la chapelle qu'il avait gardé. Il mourut en 1804 et fut enterré dans le cimetière de la paroisse.

° Cimetière. Le cimetière de la paroisse est contigu à l'église, il est très vaste et entouré de murs.

± Presbytère. Avant la révolution les curés de Lignières avaient pour demeure une petite maison située dans le champ appelé encore aujourd'hui le champ de la Cure. Cette propriété entourée de "tout côté" (sic) par la rue formait un enclos très important. Mais avant la révolution une partie en fut détruite et vendue. Le reste c'est à dire, la partie Nord du champ et où était la maison fut vendue à son tour au commencement de ce siècle et le presbytère démoli. La commune acheta vers 1815 ou 20 la maison qui sert actuellement de presbytère, elle venait de Jean Laribe qui l'avait batie. Cette habitation est très vaste. Elle renferme :

1/ un cabinet sur le nord servant de chambre de travail et à coucher, vis à vis, au midi, un autre cabinet où est le puits et servant d'annexe à la cuisine, puis une grande chambre, autrefois la cuisine, réparée complètement il y a trois ans. Devant cette pièce un corridor allant du cabinet ci-dessus à la salle.

3/ une grande salle, et enfin en quatrième lieu d'un cabinet faisant suite à cette pièce. Toutes ces pièces avec grandes caves au dessous et vaste grenier au dessus formant le principal corps de bâtiment. En retour d'équerre un autre corps de bâtiment contenant deux grandes pièces servait de chambre à four et chambre à débarras avec grenier au dessus. Ensuite le hangar pour le bois et autres accessoires. L'habitation est logeable telle quelle est. Cependant des réparations à l'intérieur et surtout à l'extérieur n'y seraient pas hors de propos. Il est à espérer que pour l'extérieur au moins, ces réparations ne se feront pas beaucoup attendre. Mille à quinze cents francs mettraient la maison dans un très bon état tant à l'intérieur qu'au dehors.

Il y a peu, le jardin était fort restreint. Mais une maison qui lui faisait enclave a été, il y a deux ans, achetée avec toutes ses dépendances par la commune et par monsieur le curé actuel. Les constructions ont été démolies, et le tout, réuni au presbytère, régularise le jardin et forme un bel emplacement entouré de murs presque neufs et d'une contenance, avec les bâtiments de vingt ares à peu près.

 

Fabrique

Personnel de la Fabrique

Il est impossible d'assigner l'époque précise de la première institution de la fabrique à Lignières. Les registres ne remontent pas au delà de 1817. Seulement à partir du 1er avril 1817, tout est en règle et depuis le conseil a fonctionné conformément aux règlements. Il n'y a pendant tout ce temps rien de notable à signaler.

Etat de ce qu'elle possède - la fabrique possède.:

X Dix chasubles dont trois neuves, cinq déjà anciennes, mais en assez bon état et deux presque usées.

X Trois chapes en bon état. Une écharpe neuve.

X Six aubes en état ordinaire.

X Trois rochets passables.

X Six palles.

X Six corporaux.

X Neuf amuits.

X Quarante purificatoires.

X Quarante cinq lavabo - bons.

X Six rochets pour chantres, douze pour enfants de chœur, passables.

X Dix nappes d'autel passables.

X Deux calices (le premier neuf et le second réparé à neuf), dont un, coupe en argent et pied en cuivre le tout ciselé et doré - l'autre, coupe argent et pied cuivre argenté.

X Un ostensoir, cuivre argenté déjà vieux.

X Sept paires de chandeliers cuivre argenté en bon état, une paire en cuivre verni, neuf.

(Note 98 : ci-dessous copie de l'originale du détail de ce que la Fabrique possède, afin que l'historien érudit puisse essayer de compléter ou réviser notre travail. Ce vocabulaire religieux ne nous est plus familier).

 

L'église est ornée :

X de dix sept statues la plupart en pierre et de grandeur naturelle, pas une n'a de valeur artistique.

X d'un petit chemin de croix déjà vieux.

X de deux tableau - l'un de St Nicolas et l'autre de la résurrection - sans valeur aucune.

X Il n'y a qu'un seul reliquaire en bois peint en noir contenant des reliques de St Urbin , le sceau n'existe plus.

Le gros registre de la fabrique contient plusieurs recolements très détaillés du mobilier de l'église. Outre les registres des délibérations dont le principal contient déjà 24 années et est en très bon état, la fabrique possède aussi plusieurs registres contenant le journal du trésorier. D'autres, l'état des places aux bancs de l'église. Il y a pour servir de tronc un meuble en chêne contenant le tronc de la fabrique de l'église et le tronc de la fabrique de la Sainte Vierge tous deux fermant à trois clefs.

 

Revenus et charges.

Sauf le produit des quêtes, du pain bénit, des bancs et du casuel dans les services religieux, l'église ne possède aucun revenu.

Il n'y a actuellement aucune fondation pieuse, mais il y en avait plusieurs avant la révolution. Le nombre des services ou messes basses existant alors s'élevait à plus de trente.

Les biens qui avaient été donnés pour ces fondations ayant été vendus, elles ont été interrompues.

Les places devenues vacantes par la mort de quelques personnes se vendent l'année suivante dans le courant de janvier. S'il se trouve des amateurs (le prix s'en paie chaque année). Les places louées actuellement rapportent de 60 à 65 frs selon que l'on paie plus ou moins bien.

Chaque jour de dimanche ou fête, le sacristain et une personne du chapelet quêtent à la messe, l'un pour la fabrique de l'église et l'autre pour celle de la Sainte Vierge. Tous les dimanches il est offert un pain bénit et 25 centimes pour le cierge. Le produit en revient à la fabrique. Les jours de fêtes une jeune personne présente un pain bénit et 25 centimes pour le cierge, le produit en revient à la fabrique de la Sainte Vierge. Les quêtes pour la fabrique de l'église produisent environ 45 frs, le pain bénit 40 frs. Le casuel revenant à l'église des services et enterrements monte à 40 frs environ. Ce qui produit un total de cent quatre vingts francs environ.

Le tarif pour les mariages et sépultures est consacré par l'usage seul. Pour les mariages il est de six francs, pour le premier jour et trois pour le second si par hasard on demande un service. Pour les sépultures, trois francs dans les enterrements d'enfants et douze pour les grandes personnes si l'on dit la messe, et dix sans la messe.

Il a été dit ci-contre que le casuel de la fabrique dans ces services montait à quarante francs environ. Ce casuel est ainsi réglé un franc pour les mariages et un franc ou quatre francs, selon les classes pour les sépultures. La commune n'accorde pas de subvention annuelle à la fabrique.

Les charges de la fabrique s'élèvent à peu près au chiffre de ses recettes et le conseil tâche en conséquence de jamais dépasser ce chiffre à moins de recettes imprévues qui lui donnent un peu plus de latitude.

Instruction, instituteurs et maitresses.

Les anciens, à part ceux qui avaient, comme on dit, fait leurs études et qu'on appelait des savants, des philosophes, étaient généralement moins instruits que nous mais en revanche ils valaient beaucoup mieux. Un certain nombre lisait couramment, même dans les vieilles écritures, mais beaucoup ne savaient ni lire, ni écrire, ni même signer leur nom. Il devait y avoir un peu de négligence de la part des maîtres et beaucoup d'indifférence de la part des parents. Pourtant il ne faut pas trop se fâcher contre ce peuple du bon vieux temps de ce qu'il n'avait pour la science qu'un zèle fort restreint, car en cela il suivait l'exemple des Grands qui affectaient ne savoir signer en leur qualité de gentils hommes. Ainsi à Lignières sur la fin du 17° siècle un Michel Siclin dont le père Claude Siclin avait été notaire ne savait pas signer son nom, et à l'enterrement de Françoise Du Charme veuve d'Edme Despense le 7 avril 1681, Gabriel Despense son fils et Edme Epaulard son neveu déclarèrent ne savoir signer.

Lignières fut donc comme bien d'autres pays : peu de gens instruits, peu sachant écrire. Pourtant le pays eut constamment des maîtres d'école et même depuis 1776, il y eut, à l'exception de 1822 à 1839, toujours deux classes.

Le premier maître d'école dont nous ayons le nom est :

X Michel Boyer, mort vers le milieu du 17° siècle.

Les maîtres d'école portaient alors le titre de Recteurs d'école.

Puis :

X Henri Sol, l'ancêtre des Sols actuels 1687-1717.

X Pierre Vaillant dont le père Antoine Vaillant était maître d'école à Fresnoy, et alors de la paroisse de Clerey. 1717-1726.

X Jacques Pharon après 1726.

X Pierre Sol, fils de Henri Sol vers 1730 à 1736.

X Pierre Thiébaut, ancêtre des Thiébaut de ce pays 1736-1747.

X Nicolas Léchelotte 1747-1751.

X Jean-Baptiste Charigot 1751-1759.

X Pierre Thiébaut, fils de pierre cité plus haut, 1759-1777.

X Denis Lheuillier de la famille des Lheuillier 1777.

X Jean Mestanier 1777-1780.

X François Amidieu 1780-1784.

X Jacques Mercier dont il reste encore des descendants 1784-1791.

X Nicolas Giraud 1791.

X Denis Bridiaux 1791-1797. (Denis Bridiaux avait fait des études pour la prêtrise).

X Edme Augustin Beau, prêtre constitutionnel instruisit les enfants en qualité de maître d'école 1796-1797.

X L'abbé Des Champs donnait aussi des leçons à quelques enfants.

X Pierre Augustin Thiébaut exerça aussi vers 1800, il paraît qu'il n'était pas reçu comme maître d'école.

X Denis Bridiaux reprit la classe et continua jusqu'en 1822, alors il se retira à Tonnerre puis à Paris où il est mort.

X Colombe Javon de 1799 à 1818.

X Dame Raymond, veuve d'un ancien colon de Saint Domingue et tante de Elisabeth Despense femme de Robert Gervais, instruisait les petites filles et même aussi quelques petits garçons de 1810 et après.

X Bernard Millon succéda à Denis Bridiaux en 1822 et réunit les enfants des deux sexes, 1822-1826.

X Jean Claude Dupas 1826-1837.

X Charles Sébillaut qui resta jusqu'en 1839.

X Jules JB Darguilly qui ne resta qu'un an. Il sortit en juin 1843.

X Vincent Dominique Gillier, de Chessy (voir généalogies) succéda à Darguilly et resta jusqu'en 1853.

X En décembre 1853, Auguste Biennaimé, l'instituteur actuel, remplaça Vincent Gillier et quitta Lignières le 17 janvier 1863 pour aller à Chaource.

X Monsieur François Baudoin, venant de Lantages remplace monsieur Biennaimé le 4 mars 1863.

 

 

Justice, procureurs, lieutenants de justice, maires.

Ainsi que tous les autres villages, Lignières avait sa justice particulière. L'audience se tenait dans le pavillon appartenant à Simon Lecestre et occupé par lui. La potence était devant le portail de l'église à l'ouest. Le carcan qui servait à tenir les coupables a été conservé jusqu'à ce jour, il est actuellement en ma possession.

Le premier lieutenant de justice dont nous ayons le nom est :

X Laurent Guibert, mort en 1708, il fut aussi procureur fiscal.

Puis :

X Claude Tenailles, mort en 1736.

X Son fils Edme Tenailles.

X Pierre Laribe qui fut le dernier.

Le premier procureur fiscal connu est :

X Edme "De" Despense vers 1640 à 1650.

Puis :

X Claude Cornu en 1650 et après. Il avait été sergent de justice.

X Edme Thoreau, mort en 1684.

X Louis Guibert, 1663 et après. Il avait été greffier.

X Alexandre Vérollot, mort en 1669. Le greffier était alors Alexandre Maugard, 1663 et après.

X Claude Siclin de 1670 à 1680 et pour greffier 1675-1680, George De Boucher dit aussi juge, sergent et huissier.

X Laurent Guibert pendant quelque temps.

X Claude Siclin et greffier Edme Brenche.

X François Vérollot, fils d'Alexandre, mort en 1719.

X Son fils Nicolas Vérollot jusqu'à sa mort en 1735.

X Philippe Doulcet mort en 1758 et comme greffier Denis Lheuillier vers 1740.

X Laurent Golaudin, mort vers 1773 et pour greffier Sébastien Cornu 1753 et après.

X Robert Guibert jusqu'en 1791.

X Nicolas Vuafflard fut nommé en 1791. Il n'exerça pas. Les procureurs et lieutenants furent supprimés en 1791. (Version Mathieu : Il mourut dans l'année, il fut trouvé sans vie sur le chemin de la Santé).

Le gouvernement révolutionnaire nomma ensuite des agents nationaux. A Lignières nous avons :

X Edme Trousselot et Claude Bertrand en 1792.

X Laurent Golaudin 1793, 94, et 95.

Puis des adjoints :

X Jean Laribe 1795, 96 et 97.

X Edme Laribe 1797.

X Edme Augustin Beau, prêtre constitutionnel 1798.

Enfin des maires :

X Laurent Golaudin de 1799 à 1815.

X François Pascal Gilton 1815 à 1824.

X Laurent Golaudin encore 1824 à 1825 en septembre.

X Simon Laribe 1825 à 1831. Pour adjoint Denis Alexis Clopin.

X Laurent Golaudin, de nouveau, 1831 à 1837.

X Laurent Henry Golaudin 1837 à 1855. Adjoint François Millot.

X Pierre Gabriel Guyard depuis 1855. Adjoint Pierre Boulard.

Notaires

Le premier notaire que nous connaissons est :

X Claude Siclin de 1640 à 1670 à peu près.

Puis :

X Laurent Golaudin de 1670 à 1690.

X Laurent Guibert, mort en 1708.

X Nicolas Hénon sieur de la Chaussée de 1708 et après. Nicolas Hénon quitta la plume pour la lancette et mourut médecin.

X Pierre Sol vers 1720 à 1731. Il fut ensuite maître d'école et enfin tisserand.

X Laurent Golaudin vers 1731 jusqu'en 1734.

X Edme Laribe de 1734 et ensuite.

X Pierre Laribe jusqu'en 1796.

X Laurent Golaudin de 1795 à 1834.

X Laurent Henri Golaudin depuis 1834.

Médecins

D'abord :

X Gérard De Mangeon, dit chirurgien de Tonnerre, demeurant à Lignières, vers 1687 et après.

Puis :

X Pierre André, dit aussi chirurgien de Tonnerre demeurant à Lignières, mort en 1720

X Son fils François André, mort en 1729.

X Nicolas Hénon qui avait été notaire.

X François André fils de Pierre, mort en 1729.

X François Baillot 1733 et après (chirurgien).

X Philibert Doulcet à l'époque de François Baillot (chirurgien juré) (note 1998 : médecin légiste)

X Nicolas Beau, chirurgien (de Chichée) vers 1790 et après.

X Germain Chadrin, médecin, vers 1800 et après. Il alla ensuite à Tronchoy et y est mort. Après son départ il n'y eut plus de médecin résidant au pays, les malades furent traités et par M. Jocheris, médecin autrefois à Coussegrey, et par M. Adolphe Chadrin, fils de Germain, aujourd'hui médecin à Tronchoy.

 

Faits Particuliers.

Dans la seconde moitié du 17° et après et probablement avant, l'inhumation se faisait très peu de temps après le décès. Si la mort arrivait la nuit l'enterrement avait lieu le matin de 8 à 10 heures. Si elle arrivait le matin l'enterrement se faisait presque toujours le soir.

Le 30 juin 1688 Edmée Thoreau, enfant d'Edme Thoreau âgée de trois ans tomba dans un puits et s'y noya.

Le samedi 26 mars 1718, Gabrièle Patey, fille d'Edme Patey âgée de 32 ans périt entre 9 et 10 heures du soir sous les ruines d'un bâtiment.

En 1823 Augustin Guibert, fils de Nicolas Guibert, âgé de 12 ans périt dans la rivière près la Chapelle Flogny.

Le 7 juillet 1849 Eugène Henri Golaudin, fils de Laurent Henri Golaudin, notaire, âgé de trois ans périt noyé dans le crot placé dans la cour des dames religieuses.

Le 4 avril 1854 Chrysostome Hanet, tomba dans la fontaine proche sa maison et y périt.

Le 5 (ou 9) juin 1857 Louis Hugot fut atteint dans un pré, lieu-dit La Paix, par un peuplier que faisaient tomber des scieurs de long et mourut le lendemain.

Le 3 août 1859 Joseph Thiney tomba dans sa grange et fut tué sur le coup.

Le 3 juillet 1716 un enfant de Florentin Bertrand appelé Louis apporta en naissant une fleur de Lys sur l'épaule.

En 1825 ou à peu près Edme Seurs fut trouvé dans les bruyères.

En 1829 une partie du finage fut ravagé par la grêle.

Le 8 juin 1855, le finage entier fut atteint par le même fléau, toutes les récoltes furent détruites.

En 1719 il mourut 56 personnes surtout des enfants de 1 à 5 ans. L'année 1693, il en était mort aussi 56. En 1795 du 28 septembre au 30 décembre, il en est mort 59, dont 33 du 2 octobre au 22, et en tout pendant cette année là 63.

En 1779 les bâtiments occupés aujourd'hui par Jean Baptiste Sautumier, Victor Mathieu, Joseph Clopin, Armand Clopin et peut-être bien d'autres encore furent détruits par un incendie.

Le 27 octobre 1853, le feu prit dans la cheminée d'Alexandre Modeste Brot sur le chemin de Marolles quatre maisons furent détruites.

Le 9 juillet 1859, le feu prit de nouveau dans une écurie du sieur Félix Roy et brûla six maisons sur le même chemin de Marolles à l'extrémité de la petite rue. Le dit Roy fut accusé de ce crime, malgré les préventions (Note 98 : opinions défavorables) qui pesaient sur lui, il fut acquitté pour cela en cour d'assises.

Le 18 mai 1716 un maçon Limousin du nom de Desrosiers fut trouvé mort dans les bruyères.

Le 17 janvier 1760 un vieillard de 87 ans appelé Edme Gauchot de Coussegrey fut aussi trouvé mort dans les Vaux la Dame.

En 1792 Nicolas Vuafflard le fut dans les bruyères au lieu-dit la Santé.

En 1797 Jean Baptiste Golaudin sur une bute de terre au lieu-dit les Fosses.

Augustin Bazarne en 1839 près de St Phal. Il s'était égaré en allant à Chaource.

Le 3 novembre 1708 Edme Thoreau et Elisabeth Félix sa femme moururent le même jour (il est à présumer qu'ils furent enterrés dans la même fosse).

Le 19 septembre 1864 mort de Louis Tétard, brûlé et asphyxié dans son feu.

Le 24 janvier 1794 Nicolas Bridiaux âgé de 59 ans mourut à midi. Et Valdeburge Sol sa femme âgée de 60 ans mourut aussi le même jour à 4 heures du soir. Ils furent enterrés dans la même fosse.

Ce fait se reproduit pour la troisième fois le 9 mars 1856. Louis Laurent mourut le matin et Véronique Clopin sa femme le soir, âgés le premier de quatre vingts, et la seconde de quatre vingt et un ans. Ils furent aussi placés dans la même fosse.

Je place ici un fait qui aurait du être relaté plus haut :

Vers 1760 à 1770, un loup enragé jetait l'épouvante dans toute la contrée. C'était au Printemps, aux Rogations, la Procession étant près de l'ermitage de Sainte Valdeburge, l'animal survint et se jeta au milieu du monde. Un individu du pays, surnommé le Plombé (note en marge : Nicolas Vérollot) démancha la croix de procession qu'il portait et avec le bâton assomma sur place le loup enragé (en marge : une autre version dit qu'il le frappa du bout de la croix, puis le terrassa en lui plongeant la hampe dans la gueule. Le loup s'échappa et fut ............ dans la ............... Tout cela avant ..... il avait dévoré une personne à la .............Nicolas Vérollot mourut de la rage (étouffé) et délivra ainsi la contrée.).

(Note 98: Article de l'abbé Jean Durand - "On rapporte que Nicolas Vérollot portait un jour la croix en tête de la procession des Rogations. La procession se dirigeait vers la croix Sainte-Valburge lorsque survint un loup enragé. La panique se répandit aussitôt dans les rangs de la procession. Cependant Nicolas Vérollot fit front avec le bâton qui formait la hampe de la croix et qu'il tenait en main : il parvint à l'enfoncer dans la gueule du loup. Mais, au cours de cette lutte il contracta la rage. Par la suite on dut se résoudre à l'étouffer entre deux matelas, sorte d'euthanasie qui se pratiquait alors dans les cas de ce genre.").

En décembre 1863 achat d'un calice doré, 140 frs, et d'une chasuble en drap d'or, 130 frs, don fait par Alexandre Cornu, mort le 28 octobre 1862 (voir au registre des délibérations).

7 septembre, décret impérial confirmant l'acquisition de la maison Brenkman pour être réunie au presbytère, cette acquisition montant à 1700 frs sans les frais, est faite par la commune et monsieur le curé.

Le 23 janvier mil huit cent soixante neuf, mort de Elisabeth Clocher veuve Nicolas Bazarne, qui par testament olographe, laisse à la fabrique de Lignières cinq cents francs pour une fondation de messes basses et cinq cents francs pour l'acquisition d'ornements sacrés.

Le 2 mars 1869 à 5 heures moins un quart du soir, le tonnerre tombe sur la flèche du clocher de l'église, côté Est, fait sauter une quinzaine d'ardoises et éclater un ......... (98 peut-être arêtier).

Le 14 avril 1869, monsieur Henri Bridiaux rentier à Paris et originaire de Lignières fait don à l'église d'un ostensoir entièrement doré et d'une chasuble blanche le tout d'une valeur de quatre cents francs. Monsieur Bridiaux avait déjà donné à l'église une belle chasuble rouge.

 

Fondations avant 1690.

Ce qui concerne les fondations pieuses est extrait du premier des registres tenus par les curés de Lignières. Ce registre contient en outre les terres et biens laissés par les fondations.

Janvier : le 9 pour Nicolas Cornu, messe à notes (sic).

le 12 pour Jean Hugot fils d'Etienne, messe à notes (sic).

Février : le 8 pour Claude Hugot, messe à notes.

le 15 pour Marguerite Boiteux, messe basse.

Mars : le 5 pour Edme Bouchu, messe haute.

le 6 pour Sandrine (sic) Gauchot, messe basse.

le 21 pour Jean Maugard, messe à notes.

le 26 pour Claude Dubois, femme de Denis Vérollot.........

Le dimanche après le 11 mars un grand libéro pour défunt Jean Chanée sur sa fosse proche.........

Avril : le 6 pour Jean Du Rup, messe basse.

le 18 pour Jeanne Du Rup, messe basse.

Mai : le 11 pour Gabriel Palvacier, messe basse.

le 14 pour Nicole Guignot, grande messe à notes.

le 18 pour Valentin Maugard, messe à notes.

Juin : le 6 pour Jean Defert et sa femme, messe à notes.

le 10 pour Claude Cornu, femme de Joseph Hugot, messe basse.

le 20 pour Jean Golaudin, messe basse.

le 28 pour Edme Gilton, messe basse.

Juillet : le 5 pour Barbe Odot, messe basse.

le 11 pour Anne Cornu, veuve de feu François Javon, messe basse.

le 28 pour Louise Laribe, messe basse.

Août : le 5 pour Michel Boyer, recteur d'école, messe à notes.

le 8 pour Nicole Guibert, messe basse.

Pour Marguerite et Jeanne les Juibert ( sans doute Guibert - sic), proche de

l'assomption de Notre Dame, messe basse.

Septembre : le 26 pour Messire Alexandre Vérollot procureur fiscal, messe à notes.

Recommandation des défunts et grand libero à la fin de la messe sur la fosse de son ................(un blanc dans le texte), quarante cinq sols pour la rétribution.

Voici l'épitaphe d'Alexandre Vérollot et d'Emée Noiron sa femme.

Ci gist le corps de Mr. Alexandre Verrollot vivant procureur fiscal en la justice de Lignaire âgé de 60 ans qui décéda le 29 septembre 1669 qui a Delessé à la fabrique de l'Esglize de Céans un Demy arpan de prez assis au finage de Lignaire lieu Dt le Grand vaudubault tenant d'une part à monsieur Paillot, d'autre et d'un bout à Etienne Glodin de ce lieu et par le bas du Rup. A la charge de luy dire par chacun an en la dite Esglize un anniversaire d'une grande messe Vigiles et recomandations chantez à nottes et à la fin de la dte messe sera dict un libero sur la fosse a quoy les procureurs fabriciens de la dite Esglize seront tenues faire Celebrer par chacun an jour de son décè. Plus a Delesse a la dicte Esglize un calice d'argent pour............(sic).

Edmée Noiron vivante fème du dict feu Mr. Allexandre Verrollot décédé le 4 mai 1684. la quelle a delaisse a la dicte fabrique Demy arpent de prey en ce village lieu dit la rue au Godins tenant a Nicolas Simard d'autre et d'un bout à la dicte rue d'autre à Me François Verrolot. A charge que la dicte fabrique sera tenue Deluy faire dire anuelmant et a perpetuité une grande messe et un libero sur sa sepulture devant le Crucifix.

Requiescant inpace

Le service d'Edmée Noiron devait avoir lieu le 4 mai de chaque année.

le 28 pour Simon Vérollot, messe à notes.

Octobre : le 4 pour Jean Guibert, messe basse.

le 11 pour Jean Coutizat, messe basse.

le 20 pour Jeanne Géroffray et Simon Palvacier, messe basse.

le 25 pour Simone Defert, messe à notes.

le 31 pour Brigitte Defert, femme Jean Gervais, messe à notes.

Novembre le 4 pour Marguerite Simard, messe à notes.

le 21 pour Nicolas Bussin, messe basse.

le 25 pour Jean Gervais, messe basse.

le 28 pour Jeanne Félix, femme Edme Hugot, messe basse.

Décembre le 4 pour Denis Vérollot, messe basse.

le 15 pour Denise Odot, messe basse.

le 29 pour messire Claude Laribe, messe à notes. Le grand libero pour chaque dimanche à la fin de la grande messe, fondé sur les terres d'un petit labourage que fit faire le dit sieur curé de Lignères.

Dans la chapelle de La Sainte Vierge devant le second pilier est inhumé Jean Royer, sous le badigeon qui couvre ce pilier, j'ai pu lire ces mots :Jean Royer........(probablement décédé) le 29 septembre 1694 a donné.......arpent de terre..........(sans doute l'indication de lieu) a charge de .........(sans doute de faire dire deux anniversaires) entier.......l'un le jour de la Saint Jean et l'autre le 29 septembre. (sic)

 

Croix existants encore ou ayant existées.

1°/ la croix en fer dans le bas du cimetière, érigée par Edme Defert et sa femme Thérèse Guibert. (note 1998 : ne pas oublier cimetière vers église à l'époque).

2°/ La croix blanche à quelque distance du chemin de Coussegrey, (note 1998 : proche du cimetière actuel), elle fut érigée en 1634 (Note 98 : Il s'agit là d'une erreur car à notre époque nous savons que la croix blanche date de 1534 et qu'elle est une des deux plus anciennes de l'Aube, les chiffres romains sur le socle sont MDXXXIIII) par Jean Bertrand. Elle porte cette inscription en lettres gothiques : spes mea deus - l'an DCXXXIIII, en l'honneur de Dieu et par sa grâce messire Jehan Bertrad natif de ce lieu a dressé cette croix en cette place.

Sur les pans du fut de la croix, des fleurs de lys et des étoiles. D'un côté du croisillon un christ et de l'autre une vierge. Cette croix est dédiée à Saint Jean-Baptiste. Le terrain minait à sa base c'est pourquoi en 1850 nous l'avons fait reporter à peu près à 7 mètres plus au midi et au milieu de la bute où elle est aujourd'hui.

3°/ La croix d'or, dans la rue (Quatre Vents) au Nord-Est de l'ancienne cure, elle fut détruite après la révolution.

4°/ La croix de la nativité (pourtant, elle porte l'inscription de Saint Martin qui fut mise par erreur) au bas de la rue du Jars.

5°/ La croix près le puits minette à la naissance de la rue de la Maladière, dédiée à Saint Martin.

6°/ La croix du Saint Esprit au coin du champ du Saint Esprit à la place de l'ancienne chapelle. Elle a été refaite à neuf en 1860, par les soins de Stanislas Gilton.

7°/ Celle du chemin de Monserve, dite la croix Déotte dédiée aussi au St Esprit.

8°/ La croix dite à Defert vis à vis la ruelle de la grande à la petite rue, dédiée à l'exaltation de la Sainte Croix. Elle était autrefois toute en pierre, le croisillon tomba et fut brisé ; en 1849 j'ai fait placer sur le fut en pierre la croix de fonte qui existe aujourd'hui.

9°/ La croix Charlot près l'ancien moulin à vent sur le chemin allant de l'endroit dit des groseilliers au chemin de Marolles.

10°/ La croix Merrey au bas du chemin de Charrey contre la vigne de monsieur Cornillon.

Ces deux dernières furent détruites à la révolution de 1793.

11°/ La croix Saint Roch, dans les bruyères, au-dessus du pont d'Ervy. Cette croix n'existe plus depuis près de 40 ans.

12°/ La croix de fer dans la petite rue à la naissance de la ruelle de Barfot dédiée à Sainte Valdeburge.

13°/ La croix à Edme Sœur à l'embranchement de la petite rue et de la ruelle de Picot dédiée à Saint Laurent, elle a été détruite à la révolution.

14°/ La croix des Placets ou de St Nicolas, sur le chemin de Bernon à la jonction du chemin des placets, elle n'existe plus depuis longtemps (20 à 25 ans). Elle fut rétablit tout à neuf par les bons soins de Barthélémi Bazarne, fils Henri et bénie le 5 mai 1861.

Une croix en pierre devant l'ermitage de Saint Valdeburge érigée le 30 avril 1763 et détruite probablement avec la chapelle, bénite par l'abbé Vuillemot missionnaire.

 

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Remerciements.

Les rédacteurs de 1998, tiennent particulièrement à remercier la municipalité ainsi que la secrétaire de mairie d'avoir bien voulu mettre à leur disposition les exemplaires manuscrits conservés à la mairie et d'avoir prêté leur concours et leurs moyens matériels pour faciliter leurs recherches. Nous adressons également nos remerciements à monsieur Marcel Mathieu.

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